Verne en Égypte Ancienne. ®.
Verne en Égypte Ancienne. ®.
Épisode XI. Série Rêves Verne.
Nouvelle courte.
Réalisme magique.
Métafiction. Science-fiction.
Mystique. Métaphysique. Philosophie.
Auteur: Jorge Ofitas. ®.
Première Étape : L'Appel du Rêve Occidental
Son expérience dans les lointaines terres du sage chinois Lao Tseu lui avait fait transcender une part d'une mystique héroïque qu'il ignorait. Cependant, il désirait depuis longtemps visiter ce qu'il appelait "le rêve de l'Occident".
Du doigt, il frottait, comme s'il s'agissait de la lampe d'Aladin, une petite sphinge qu'il avait achetée au Caire de nombreuses années auparavant. Il leva les yeux et vit son livre sur l'Égypte ancienne, se leva et le prit. Il le posa sur son bureau, ferma les yeux et ouvrit le livre. Là, se trouvait l'image du Pharaon Akhenaton et de son épouse Néfertiti. Après cela, il prit sa pilule et quelques secondes plus tard, il disparut...
Deuxième Étape : Néfertiti et le Nil
Le wagon du temps s'arrêta avec un sifflement qui se perdit dans le murmure d'une langue inconnue. Jules Verne, avec la poussière de voyage inimitable couvrant son imperméable, ouvrit les yeux et la première chose qui le frappa fut le soleil. Un soleil implacable, différent de celui des matins parisiens, se déversant sur un paysage ocre-rougeâtre. Il n'y avait ni trains ni gares, seulement un vaste horizon de sable et, au loin, la silhouette imposante d'une pyramide en construction, encore dépourvue de l'éclat poli de ses revêtements. L'air vibrait du clameur de milliers de voix, du martèlement rythmique des ciseaux sur la pierre et du traînage de lourdes dalles.
Une sueur collante perla son front. Verne ôta son chapeau et s'essuya avec sa manche, sentant la texture rêche de ses vêtements, du lin épais et de simples sandales. Aucune trace de sa montre de poche ou de sa boussole en laiton ; à la place, il portait une amulette avec un œil sculpté qui lui semblait étrangement familière. Autour de lui, des hommes en pagnes et torses nus, certains à la peau tannée par le soleil et d'autres plus jeunes avec l'espoir encore intact dans leurs regards, travaillaient sous le fouet invisible de l'urgence. Ce n'était pas l'Égypte des cartes postales ou des récits romantiques, mais celle de la force brute et de la volonté de fer. "Il semble que le destin m'ait conduit au cœur même d'une civilisation née du Nil et de la pierre", murmura-t-il, tandis qu'une péniche chargée de blocs immenses passait lentement sur le fleuve, brisant le silence avec le chant cadencé des rameurs.
Verne arriva sur les rives du Nil. Il réalisa qu'il avait voyagé des milliers d'années dans le passé. Il se rendit compte qu'il n'était pas seul, car deux gardes l'observaient. Il n'eut pas le temps de réagir car les gardes l'emmenèrent aussitôt de force sans lui faire de mal, mais ils le conduisirent à une petite maison dans le désert.
Là, ils le laissèrent et s'en allèrent en toute hâte pour annoncer la nouvelle. Au bout d'un moment, les deux gardes revinrent avec une demoiselle qui apportait une note. C'était une note de la reine Néfertiti pour Verne. La demoiselle lui dit que la reine voulait le rencontrer et qu'elle devait le conduire en sa présence.
En arrivant aux jardins, la beauté était écrasante. Là, assise sur un trône portable sous une pergola de fleurs de lotus, attendait Néfertiti, la Grande Épouse Royale. À ses côtés, deux de ses filles, des fillettes aux yeux curieux et vifs, observaient avec étonnement le nouveau venu.
Néfertiti, avec un calme qui démentait la situation extraordinaire, l'examina de la tête aux pieds. Sa voix, une mélodie douce mais investie d'une autorité indéniable, emplit l'air. "Qui es-tu, toi qui apparais de nulle part dans mes jardins ? D'où viens-tu, voyageur ?"
Verne, encore en train de digérer l'irréalité de sa situation, se présenta comme Jules Verne, "voyageur du futur", un homme qui "écrivait des romans". Néfertiti l'écouta avec un calme inébranlable, ses yeux fixés sur lui, pesant chaque mot. L'étincelle dans son regard la trahissait : la reine était une femme à l'esprit avide, assoiffée de connaissance. L'une des princesses, plus audacieuse, s'enquit : "Es-tu le voyageur du futur qui écrit des romans ?"
Néfertiti, avec un sourire énigmatique, lui tendit une invitation qui allait changer son destin : "Peu importe d'où tu viens, la question est : resterais-tu ici au palais pour toujours ?" La proposition résonna dans l'air, une invitation à l'immortalité.
Troisième Étape : Rêver dans les Jardins
Après le départ de la reine et de sa petite suite, Verne se sentit guidé par des serviteurs vers ses propres appartements. Le voyage, ou du moins cette étape, avait commencé.
L'invitation de Néfertiti à rester "pour toujours" résonna dans l'air, une mélodie tentante au cœur de l'Égypte Ancienne. Verne sentit le poids de la proposition, une offre que peu de gens de son époque auraient pu imaginer. La reine et sa suite étant déjà en route, Verne fit un léger signe de tête, comme s'il acquiesçait à une vérité inéluctable, ou peut-être, à une promesse qu'il ne pouvait pas encore prononcer.
Il tourna alors sur ses talons et, suivant la silhouette d'un serviteur qui l'attendait déjà, il reprit le chemin du grand couloir. Les quatre guerriers de la garde personnelle du pharaon se déplacèrent avec lui, maintenant leur présence silencieuse mais imposante, l'escortant vers les appartements qui lui avaient été assignés.
En arrivant à la porte de sa chambre, les guerriers s'inclinèrent et se retirèrent, le laissant enfin seul. Le vaste appartement lui semblait à la fois familier et inconnu.
Peu de temps après s'être installé, Néfertiti elle-même entra dans ses appartements, sans préavis, accompagnée seulement de ses six filles. L'atmosphère changea. L'air se remplit du délicat parfum de lotus et de jasmin émanant de la reine, mêlé à la fraîcheur innocente des fillettes. La pièce s'illumina des couleurs vives de leurs vêtements : les bleus profonds des lins royaux, l'or de leurs bijoux, le blanc immaculé des tuniques enfantines. Néfertiti n'arriva pas avec formalité, mais avec une curiosité authentique. Ses yeux, encadrés par un délicat khôl, brillaient d'une intelligence palpable tandis qu'elle observait Verne et son accoutrement inhabituel. Les princesses, quant à elles, se déplaçaient avec la légèreté de papillons, leurs rires doux emplissant l'espace tandis qu'elles examinaient curieusement chaque objet de la pièce. Néfertiti indiqua à Verne de s'asseoir sur un coussin de velours brodé, et elle s'assit sur un trône portable plus petit, tandis que ses filles s'asseyaient autour sur le sol, les yeux fixés sur le nouveau venu. Cette rencontre intime dans son propre espace consolida le lien entre le voyageur et la royauté, permettant à Néfertiti de l'interroger plus en profondeur sur son monde et ses inventions.
Après cette rencontre, Néfertiti invita Verne à une promenade matinale dans les vastes et labyrinthiques jardins du palais. Sous la lumière dorée de l'aube égyptienne, qui teintait le Nil d'une lueur rosée, ils marchèrent parmi des allées de palmiers dattiers, des fontaines murmurantes et des bassins remplis de fleurs de lotus. L'air était lourd du doux parfum de l'encens de myrrhe et de l'arôme frais des plantes exotiques qui poussaient en abondance. Les princesses, radieuses dans leurs tuniques de lin aux couleurs vives – bleus célestes, verts émeraude et roses doux –, gambadaient dans les jardins, leurs rires enfantins résonnant comme de petites clochettes. Verne observait, émerveillé, comment les tons dorés et rougeâtres des oiseaux exotiques voltigeaient parmi la végétation luxuriante, et comment les poissons aux couleurs vives nageaient dans les bassins cristallins. Néfertiti, avec son inébranlable sérénité, lui montrait les différentes espèces de plantes et de fleurs, partageant la connaissance de son royaume avec une grâce naturelle. Ils parlèrent d'astronomie, de philosophie et des étoiles, révélant une surprenante affinité d'esprits malgré les millénaires qui les séparaient. Cette promenade, une symphonie de couleurs, de sons et de parfums, approfondit l'émerveillement de Verne pour cette civilisation et consolida l'amitié particulière qui était en train de naître.
Verne ne perdit pas un instant. Ses yeux se posèrent sur une petite table d'ébène près de la fenêtre, où se trouvaient déjà un rouleau de papyrus vierge et un encrier avec une plume de roseau. Sans hésiter, il s'assit, prit la plume et, le cœur encore vibrant de la rencontre, commença à écrire. Les premiers mots de son récit sur le fascinant voyage en Égypte coulèrent, emplis de la lumière dorée, de l'arôme d'encens et du sourire énigmatique de la reine Néfertiti.
Avant l'heure du dîner, Verne avait terminé son court récit sur son voyage dans l'Égypte ancienne d'Akhenaton, Néfertiti et leurs six filles. Il ne lui restait plus qu'à inclure le grand dîner avec Akhenaton, et il le terminerait après le dîner, car l'heure avançait et il devait retourner à son siècle.
Quatrième Étape : Rencontre avec Akhenaton
L'après-midi cédait la place à la nuit, et l'air, maintenant plus frais, apportait avec lui l'odeur incomparable du Nil. Verne, déjà vêtu de fines tuniques de lin qui lui avaient été fournies, fut guidé par les silencieux serviteurs vers la grande salle de banquet. Ce n'était pas une simple pièce, mais une expérience en soi.
Quatrième étape. Dîner au palais
La salle à manger était une vaste étendue d'élégance et de splendeur. Ses grandes arches ouvertes, soutenues par de sveltes colonnes sculptées de hiéroglyphes dorés, offraient des vues directes sur le majestueux fleuve Nil. La brise qui y pénétrait apportait le murmure de ses eaux et le doux parfum des jardins luxuriants qui l'entouraient, remplis de fleurs de lotus d'un bleu intense et de jasmins blancs s'ouvrant à la lune.
L'atmosphère était saturée de couleurs et de parfums. Les murs, ornés de fresques narrant des exploits divins, reflétaient la lumière d'innombrables lampes à huile, créant une lueur dorée et ambrée qui se mêlait au vert profond des plantes géantes en pot et à l'orange rougeâtre des étoffes somptueuses. L'air vibrait de l'arôme d'encens de myrrhe et de lotus, et de la douceur subtile des fruits exotiques fraîchement coupés.
Au milieu de l'opulence, une grande variété de serviteurs exquis se déplaçaient avec une grâce presque chorégraphique. Vêtus de tuniques de lin immaculé, ornés de colliers de perles brillantes, ils portaient des plateaux remplis de mets délicats et de coupes d'or. Leurs mouvements étaient fluides, leurs sourires discrets mais chaleureux, anticipant chaque besoin sans un mot, créant une atmosphère de service impeccable et de luxe inégalé. Le murmure de la cour, déjà rassemblée, était un son bas et respectueux, qui se mêlait à la douce musique des harpes et des flûtes.
Juste à l'entrée de la salle, attendant son arrivée, se trouvaient les six petites princesses, leurs visages illuminés par des sourires radieux. En voyant Verne, leurs yeux pétillèrent de malice et l'une d'elles s'exclama avec une joie contagieuse : "Bienvenue, Verne !"
Verne sourit chaleureusement aux petites princesses, dont l'enthousiasme était un baume pour son esprit. Tandis qu'il entrait dans la vaste salle à manger, entouré par l'opulence et le murmure de la cour, l'une des fillettes, les yeux remplis d'attente, lui demanda à voix basse : "As-tu fini le livre ?"
"Maintenant, maintenant je vais le finir," répondit Verne avec une promesse dans sa voix, leur lançant un regard complice avant que ses yeux ne se dirigent vers le bout de la grande table.
À ce moment, un silence révérencieux tomba sur la salle. L'attention de tous se concentra sur l'entrée du Pharaon Akhenaton. Sa silhouette, imposante et sereine, avança avec une dignité indéniable. D'un geste de la main, il indiqua qu'il était temps de s'asseoir.
Akhenaton s'assit au centre de la table, à la tête. À sa droite, avec sa grâce habituelle, s'assit la radieuse Néfertiti. À la gauche du pharaon, à une place d'honneur qui surprit Verne, il fut lui-même invité à s'asseoir. Autour d'eux, la cour, dans un déploiement de couleurs et de bijoux, occupa ses places respectives, créant un cercle de pouvoir et de majesté autour du trio central inhabituel.
Juste avant que les mets ne soient servis et les coupes levées, un léger changement dans la musique indiqua le début d'un spectacle. D'un coin de la salle, un groupe de danseurs et danseuses émergea, leurs corps couverts de voiles légers qui révélaient plus qu'ils ne cachaient. Au rythme des harpes et autres instruments subtils, qui tissaient une mélodie hypnotique, ils entamèrent une magnifique danse de cour tantrique.
Les mouvements étaient fluides et délibérés, chaque tour et chaque geste chargés d'un symbolisme sensuel et spirituel. Leurs mains dessinaient des formes dans l'air, leurs corps s'entremêlaient et se séparaient avec une grâce éthérée, racontant une histoire ancienne d'union et d'énergie, du terrestre et du divin. L'air se remplit d'une aura de mysticisme et de beauté, captivant l'attention de tous, y compris Verne, qui observait fasciné la profondeur culturelle de cette civilisation. Un léger mais audible applaudissement se répandit dans la cour, une reconnaissance de la grâce et de l'art du spectacle.
Puis, avec une solennité palpable qui dominait la splendeur du banquet, le Grand Prêtre Méryrê, la plus haute autorité religieuse d'Akhenaton, se leva de son siège. Sa silhouette, enveloppée de tuniques immaculées et ornée d'insignes sacrés, irradiait une autorité aussi ancienne que les dieux. D'un regard qui englobait toute l'assemblée, et une révérence envers le Pharaon, il leva la main pour demander la parole. La salle entière se tut.
Méryrê dirigea son regard pénétrant vers Verne. Il n'y avait pas de jugement dans ses yeux, seulement une profonde curiosité et du respect. Avec une lenteur qui dénotait la solennité, Méryrê inclina profondément la tête en une révérence vers Verne, un geste de déférence qui surprit l'écrivain.
"Maître Verne, voyageur du futur", commença Méryrê, sa voix résonnant avec une clarté imposante à travers la grande salle. "Je veux que vous répondiez à une question. Avec votre potion, est-il possible de voyager deux fois au même endroit ?"
La question de Méryrê, si précise et directe sur le cœur de son voyage, capta l'attention de Verne. Le silence dans la salle était absolu, tous attendant sa réponse. Verne se leva de sa chaise, son visage reflétant un mélange de respect et de la gravité du moment. Avec une élégance qu'il avait rapidement apprise à adopter, il s'inclina profondément devant le Grand Prêtre et le Pharaon.
"Non, Grand Prêtre du Pharaon Akhenaton," répondit Verne avec clarté, sa voix résonnant dans la solennité du banquet. "Avec ma potion, il n'est pas possible de voyager deux fois au même endroit." La fermeté de ses mots laissa une pause dans l'air, une vérité inaltérable sur la nature de sa méthode de voyage extraordinaire.
Ce fut alors que Néfertiti se leva avec une grâce fluide, sa silhouette radieuse captivant tous les regards. La reine prit la parole, et sa voix, douce mais ferme, emplit l'espace. Son regard se posa sur Verne, non pas avec pitié, mais avec une compréhension quasi millénaire. "Maître Verne," commença Néfertiti, son ton réfléchi. "Je comprends vos paroles. Les fils du temps sont vastes et mystérieux, même pour nous. Il semble que votre potion, bien qu'elle vous permette de traverser les voiles de l'existence, vous lie également à un retour inéluctable. Chaque voyage est, en soi, un cercle complet."
"Ainsi soit-il, Madame," dit Verne, hochant lentement la tête, son regard rencontrant celui de Néfertiti dans un moment de compréhension mutuelle. Avec un sourire serein, la reine proclama : "Et maintenant, tous à table."
Aussitôt, la salle se remplit d'un doux brouhaha. Les serviteurs exquis qui avaient patiemment attendu en marge se déplacèrent avec diligence, présentant une variété éblouissante de mets. Des plats d'oiseaux rôtis, des poissons du Nil délicatement préparés, des paniers débordant de fruits exotiques, des pains parfumés et des bols de miel et de dattes commencèrent à remplir la grande table. Les coupes d'or et d'albâtre furent levées, et la douce musique des harpes et des flûtes s'éleva un peu plus, marquant le début du somptueux banquet.
Tandis que les délicieux mets étaient servis et que la conversation s'écoulait autour de lui, Verne participait au dîner avec une normalité apparente, échangeant sourires et gestes d'appréciation pour l'hospitalité. Mais sous la somptueuse nappe, sa main se mouvait avec discrétion et détermination. Profitant de chaque moment de distraction générale, il continuait à faire glisser sa plume sur le papyrus, tissant les dernières phrases de sa chronique. L'air se remplissait du murmure de la cour, de la douce musique et des arômes de la nourriture, mais pour Verne, le véritable festin était celui des mots qu'il versait dans son récit, "Verne en Égypte Ancienne", pressant chaque ligne avant son inévitable départ. Il ne lui restait plus qu'à inclure le grand dîner, et son récit serait complet avant que l'heure ne le rattrape et qu'il ne doive retourner à son siècle.
D'un dernier trait, Verne ressentit la satisfaction d'avoir mis le point final. Discrètement, il glissa la main et l'extirpa, un rouleau de papyrus impeccable contenant l'histoire de son voyage. Son regard se tourna alors vers l'un des secrétaires de la Cour qui se tenait debout, observant le banquet avec une posture attentive mais discrète. Verne lui fit un signe à peine perceptible. Le secrétaire, entraîné à l'observation et au service, s'approcha immédiatement. Sans un mot, Verne lui tendit le papyrus roulé. Le secrétaire le reçut avec une révérence, et en le prenant, les huit papyrus résonnèrent d'un coup doux et sec, un son qui, bien que discret, marqua la conclusion de l'œuvre.
Verne acquiesça légèrement, indiquant l'importance du contenu. Le secrétaire, en regardant de plus près, remarqua que le rouleau n'était pas un seul, mais qu'il était composé de huit papyrus individuels, soigneusement roulés et attachés ensemble. Chacun d'eux, à sa grande surprise, portait un nom. Il y en avait un pour le Pharaon Akhenaton, un autre pour la Reine Néfertiti, et les six papyrus restants portaient les noms des six princesses : Méritaton, Méketaton, Ankhésenamon, Néfernéferouaton Tachérit, Néfernéferourê et Sétepenrê. C'était un récit dédié, personnalisé pour chaque membre de la famille royale. Le secrétaire, comprenant l'ampleur du cadeau, n'hésita pas. Avec le plus grand soin, il déposa les huit papyrus sur un exquis plateau de platine, qui avait été précisément disposé pour de telles offrandes.
Cinquième Étape : Les Adieux et l'Héritage Éternel
Le secrétaire, avec le précieux plateau de platine chargé des huit papyrus, attendait discrètement. Le murmure du banquet continuait, mais un changement subtil dans l'atmosphère se produisit lorsque Verne, avec une détermination visible, se leva de son siège. Le regard du Pharaon Akhenaton et de la Reine Néfertiti se posa sur lui, de même que celui des curieuses princesses.
Verne ne perdit pas un instant. Il prit la parole, sa voix claire et résonnante dans la grande salle.
"Pharaon Akhenaton, Reine Néfertiti, princesses bien-aimées, et dignes membres de cette cour," commença Verne, son regard englobant toutes les personnes présentes. "Dans ma culture, nous honorons les moments transcendantaux en les gravant dans les mots, afin que la mémoire perdure à travers les âges." Il se tourna légèrement vers le Pharaon. "Et à vous, Pharaon Akhenaton, j'ai dédié cette humble tentative d'immortaliser la grandeur dont j'ai été témoin."
Verne fit un geste vers le plateau tenu par le secrétaire. "Ce récit, que j'ai eu l'honneur d'écrire ici même, narre mon étonnant voyage à votre époque. Il n'est pas seulement pour Votre Majesté, mais aussi pour la radieuse Reine Néfertiti, et pour chacune de vos lumineuses filles : Méritaton, Méketaton, Ankhésenamon, Néfernéferouaton Tachérit, Néfernéferourê et Sétepenrê."
Puis, Verne s'adressa au Pharaon Akhenaton : "Pharaon Akhenaton," dit-il, sa voix emplie d'une sincère gratitude, "merci pour votre incommensurable hospitalité. Ce fut un honneur inégalable de fouler vos terres et de partager un temps si précieux à votre cour."
Son regard se déplaça avec affection vers la radieuse Reine Néfertiti. "Et à vous, Reine Néfertiti, pour votre immense amabilité, votre sagesse et la chaleur avec laquelle vous m'avez accueilli, ma gratitude est aussi vaste que le Nil." Un doux murmure d'appréciation parcourut la salle.
Verne regarda alors les six petites princesses, ses yeux brillants d'un mélange d'affection et de mélancolie. Chacune d'elles représentait l'innocence et la curiosité d'un temps qu'il devrait bientôt quitter.
Enfin, Verne tourna son attention vers le Grand Prêtre Méryrê. "Et à vous, Grand Prêtre, je souhaite saluer votre sagesse sacrée et vous remercier d'avoir compris ma mission dans ce multivers." Le regard entre eux, un entre la connaissance ancienne et le futur, était profond et significatif.
Mais au lieu de parler davantage, quelque chose d'étonnant commença à se produire. Une douce vibration commença à parcourir le corps de Verne, une faible lueur sembla l'entourer, et sa silhouette, peu à peu, commença à devenir transparente, comme s'il s'évanouissait dans l'air. L'incrédulité se peignit sur les visages de la cour.
Avec une urgence sereine, Verne tendit une main et demanda au secrétaire le plateau avec les huit papyrus. Le secrétaire, stupéfait par la vision, le lui tendit sans hésiter. À chaque mouvement, Verne devenait plus éthéré, mais sa détermination était inébranlable.
La vérité est que Verne eut le temps de remettre chaque papyrus à son propriétaire. D'abord, d'un geste plein de respect, il remit le papyrus dédié au Pharaon Akhenaton. Puis, avec un sourire mélancolique, il donna le sien à la Reine Néfertiti. Malgré son corps presque transparent, il se pencha vers les six petites princesses, remettant personnellement à chacune le papyrus portant son nom. Ses mains, presque éthérées, effleurèrent à peine les petites mains des fillettes tandis qu'il leur confiait son histoire.
La dernière lumière de l'après-midi entrait par les arches, et à chaque papyrus remis, la forme de Verne se dissolvait un peu plus. En un instant final, juste au moment où le dernier rouleau, celui de la petite Sétepenrê, fut entre ses mains, la silhouette de Verne devint à peine une silhouette tremblante, une lueur évanescente dans l'air. Et puis, il disparut pour toujours.
La grande salle resta dans un silence stupéfait, rompu seulement par le doux murmure du Nil à l'extérieur. La chaise de Verne était vide, mais entre les mains du Pharaon, de la Reine et des princesses, reposaient les papyrus. L'héritage du voyageur du futur resta avec eux, un récit insolite qui traverserait les siècles, même si son auteur n'était plus là.
FIN
Auteur Novelle: Jorge Ofitas. ®.
Europe. 2025. ®.
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